Le problème de l'eau potable
...Le projet de distribution d'eau aux fontaines de la ville, avait fait l'objet d'une adjudication, nous l'avons vu, au profit de François Combes, tailleur de pierres, en 1793.
Les crédits prévus, 10.475 livres, en voie de dévaluation, s'avérèrent insuffisants par suite de la dépréciation rapide de la monnaie. Ils avaient cependant permis de construire un barrage léger sur l'Alzau, et de pratiquer les travaux de préparation du terrain par des ouvrages de terrassement.
L'entreprise ne fut pas continuée. La suspension des travaux se prolongea plus d'une décennie. Malgré cela, les municipalités ne perdaient pas de vue cette importante question.
Dans la séance du 20 Germinal an XI -10 avril 1803- le Conseil municipal décida que le canal d'amenée de l'eau serait en pierre de taille, depuis la prise au barrage d'Alzau jusqu'au premier bassin de réception et filtre.
Ayant en perspective une rentrée de fonds parmi lesquels la taxe sur les Comestibles -l'octroi-. Le Conseil décida le 2 Nivose an XII -23 décembre 1803 de voter une somme de 11.884 francs pour permettre de terminer les travaux d'amenée et de distribution d'eau à une fontaine publique.
Les travaux de la canalisation devaient être assez avancés car le 20 juin 1807, le Préfet de l'Aude autorisait la construction d'un bassin et d'une fontaine sur la place de l'Eglise. Quelque temps après un projet plus ambitieux fut élaboré; des fontaines publiques furent placées à divers endroits de la ville; l'eau y fut distribuée.
Les premières fontaines étaient très agréables à l'oeil; taillées dans la pierre de taille, elles affectaient la forme d'un berceau dressé; elles étaient surmontées d'un fronton orné d'une coquille.
Ces fontaines mériteraient à mon sens de reprendre le cours normal de leur existence; c'est-à-dire de laisser échapper un filet d'eau.
Trois bassins furent aménagés pour abreuver les animaux.
En 1838, un projet du Conseil municipal nous apprend la mise en place de quatre ou cinq bornes fontaines supplémentaires dans l'agglomération.
Elles sont taillées dans le même matériau et elles sont ornées au sommet, d'une fine sculpture assez élégante.
A la délibération du 19 août 1838, il fut décidé que la fontaine du Pradel, simple borne fontaine, allait être placée dans l'axe et en face de la porte de la ville; ce petit monument entouré d'un bassin circulaire est très joli dans sa simplicité.
En général l'eau coulait librement et continuellement aux fontaines; elle s'échappait ensuite dans les ruisseaux et les caniveaux qu'elle maintenait en état de propreté. Certains propriétaires de jardins avaient réussi à capter l'eau des caniveaux pour arroser leurs cultures potagères...