...A la délibération du 19 août 1838, il fut décidé que la fontaine du Pradel, simple borne fontaine, allait être placée dans l'axe et en face de la porte de la ville; ce petit monument entouré d'un bassin circulaire est très joli dans sa simplicité.
En général l'eau coulait librement et continuellement aux fontaines; elle s'échappait ensuite dans les ruisseaux et les caniveaux qu'elle maintenait en état de propreté. Certains propriétaires de jardins avaient réussi à capter l'eau des caniveaux pour arroser leurs cultures potagères.
L'eau était à peine arrivée et distribuée au bassin de la place de l'église; que des ménagères s'empressaient d'aller y laver leur linge. Les représentants du maire firent des observations aux délinquantes en les menaçant d'amendes et même de prison.
Devant l'insuccès de ces menaces, la municipalité se vit dans l'obligation de soumettre à une amende de trois francs, assortie d'une peine de trois jours de prison, quiconque souillerait l'eau du bassin. Plus efficace en fait de sanctions, les maris seraient rendus responsables des délits commis par leur femme ou leurs enfants.
Le conseil municipal du 4 novembre 1838 édicta un règlement d'entretien des fontaines dont il donna l'adjudication à un artisan local. L'entretien et la réparation des canalisations, en terre cuite, firent l'objet de plusieurs délibérations du conseil. L'Assemblée municipale surveillait constamment l'eau destinée à la consommation domestique.
Des gens peu scrupuleux ou indifférents au bien commun s'étaient emparés des ardoises recouvrant à l'origine le canal d'amenée de l'eau aux filtres. D'autres personnes habitant les quartiers hauts de la ville, n'avaient rien trouvé de plus commode que de déverser leurs ordures ménagères dans le ravin de l'Alzau, parfois sur le canal d'amenée de l'eau. A plusieurs reprises, le maire fut obligé de rappeler et de faire appliquer les ordonnances de police, afin de faire respecter la canalisation pour sauvegarder, la pureté de l'eau...