...Jusqu'à la fin du XIXème siècle, quelques rues de Montolieu étaient éclairées, à la tombée du jour, par des réverbères disposant d'une lampe à huile. Les habitants s'éclairaient, en général, avec des chandelles. Dans plusieurs familles on conservait toujours l'éclairage au "caleil" ou "calêl", antique lampe à huile.
Les familles plus aisées avaient adopté vers 1810, la lampe "carcel" à pompe, munie d'un verre de lampe et consommant de l'huile. Vers la fin du siècle apparaît la lampe à pétrole objet de luxe pour les familles - qui se généralisa rapidement. Elle remplaça vite la lampe carcel, trop compliquée à maintenir en bon état de marche.
Il y avait encore en 1895, un allumeur de réverbères à qui le conseil municipal allouait 90 francs par an.
Au conseil municipal du 30 juin 1895, on discuta de la mise en service d'un éclairage public électrique, à arc, par l'installation d'une ligne électrique sur laquelle les particuliers pourraient se faire brancher. Le projet ne fut pas tout de suite adopté, car à la séance du 22 août 1897, le conseil examina un projet d'éclairage public au moyen du gaz acétylène.
M. Paul Cavailhez, fabricant de draps, s'offrait à fournir le local dans lequel serait installé le générateur produisant le gaz, par inhibition lente du carbure de calcium.
Le projet, n'eut à ma connaissance, pas de suite. A l'exclusion de l'église Saint-André qui, vers 1899, fut pourvue d'un éclairage intérieur fonctionnant au gaz acétylène. Le générateur était installé dans le petit local situé à droite de la porte donnant à l'escalier du clocher.
Dans sa séance du 20 mai 1900, le conseil municipal demanda à la société méridionale de Transport de Force; dont le siège social était à Carcassonne de bien vouloir établir un devis afin de pourvoir la commune de Montolieu de l'éclairage électrique.
"Le société méridionnale de Transport de Force est la plus ancienne des sociétés françaises d'énergie électrique à haute tension. L'inauguration de l'usine hydro-électrique de Saint-Georges près d'Axat - Aude - remonte en effet au 1er avril 1901" .
Le projet d'éclairage dont le coût se montait à 19.740 francs fut adopté par le conseil municipal. Dans sa délibération du 23 novembre 1902, un contrat de cinquante ans fut alors signé. Le conseil municipal autorisait le 9 février 1904, M. Estrade, directeur de la Société, à placer les "canalisations électriques sur la voie publique".
Dans le courant de la même année la plupart des habitants de Montolieu utilisèrent le courant électrique pour s'éclairer. Ce courant électrique était facturé sous la forme d'un abonnement forfaitaire ne pouvant dépasser une certaine force calculée en bougies (watts) impitoyablement contrôlée par un "basculateur" qui se mettait à clignoter dès qu'on allumait plus d'ampoules qu'il n'était prévu au contrat.
A partir de 1931, on commença à réaliser l'électrification des campagnes et des écarts.
Après la seconde guerre mondiale, l'emploi des compteurs, jusqu'alors réservé à de grands immeubles ou à l'industrie, fut généralisé....
