Genèse d'un SPORT
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Pratiquement aussi loin que l'autorisent les recherches archéologiques,
on trouve trace de jeux de boules dans les sociétés civilisées.
Ainsi des boules ont été retrouvées dans un sarcophage d'enfant en Egypte de 5 200 avant JC ce qui, joint à d'autres indices, permet de penser que ce jeu était connu des pharaons.
On le retrouve en Grèce, sous Alexandre le Grand où l'on pratiquait le lancement des sphéristiques; des emplacements furent même réservés à cette activité dans les palestres.
Nos ancêtres les Gaulois vont rapidement assimiler les jeux de boules proposés par leurs voisins Romains.
Avec les Romains l'adresse se substitue à la force: le but, d'une sphéricité plus réduite, fait son apparition. Il y a lieu de penser que ce sont eux qui ont introduit ce jeu chez nous lors de la conquête de la Gaule, notamment à Massilia (Marseille) vers 600 avant JC puis, plus tard, après Alésia, à Lugdunum: Lyon.
Les invasion barbares marqueront un long coup d'arrêt de ces plaisirs simples, du 3° au 10° siècle. Avec les croisades, le petit peuple saisissait chaque occasion de jouer aux boules.
Le jeu de boules s'est répandu sur tout le territoire et, au Moyen-Age, il devint très populaire avec l'apparition d'une nouvelle terminologie: les bouleurs boulaient dans les bouleries !
La Renaissance constituera "l'âge d'or" des boules, exigeant adresse, technicité et maîtrise de soi.
La médecine en souligne même les avantages à tel point que la noblesse va finir par confisquer ce jeu au peuple, jusqu'à la nuit du 04 août 1789 qui voit l'abolition des privilèges et la passion reprendre ses droits.
L'engouement était tel qu'Edouard III, roi d'Angleterre, comme Charles IV le Sage, reprenant une ordonnance de Charles IV le Bel voulurent interdire la pratique de ce jeu aux hommes d'armes qui délaissaient trop l'entraînement.
En France la réaction fut telle que le roi dût se contenter d'une réglementation sévère.
Malgré d'autres interdictions, notamment par le Parlement en 1629 sous la pression des fabricants de paumes gênés par la concurrence des boules, par le synode de Paris de 1697 pour les ecclésiastiques, par le préfet de Marseille en 1870 pour les gardes nationaux, sa progression fut irrésistible et si la diversité des règles locales a donné naissance à plusieurs disciplines: lyonnaise, rafle, boule de Fort
, c'est dans le Midi que le Jeu Provençal a conquis tous les villages pour prendre rang de compétition sportive dès la fin du XIXe siècle.
C'est à la fin du 18° siècle que la grande histoire des boules commence.
Naissance dans la région de Lyon de la "Lyonnaise" qui devint sport en 1850 avec la création de la première société officielle "le Clos Jouve". En 1906 est fondée la Fédaration Lyonnaise et Régionale, puis en 1933 la Fédaration Nationale des Boules qui deviendra Fédaration Française en 1942. Au 19° siècle, tandis que roulent les boules Lyonnaises, les Méridionnaux se passionnent pour la "longue" ou "Jeu Provencal" qui exige les mêmes qualités mais où les règles sont simplifiées et la choix du terrain est "libre".
Vers la fin de ce siècle, le jeu a été remis à la mode en Provence avec des boules cloutées en bois. L'appellation "pétanque" est née en juin 1910 au cours d'une partie disputée à La Ciotat, ville portuaire sise à 30km de Marseille, des joueurs de boules pratiquaient le jeu provençal.
Pour faire jouer l'un d'eux, surnommé Jules le Noir, qui avait été atteint d'une paralysie des membres inférieurs, ils se mirent d'accord pour qu'il joue assis sur une chaise dans un rond de 50cm de l'intérieur duquel des autres devaient jouer pieds joints
(Pes tanques en provençal = pieds tanqués).
La distance de jeu fut fixée de 5 à 9 mètres.
Peu à peu ce jeu fut adopté par les ciotadens sur le nom de "jeu de boules pieds tanqués", vite déformé en "pétanque"
Dès 1930, un mécanicien Jean Blanc de St.Bonnet-le-Château eut l'idée de remplacer les anciennes boules en bois par des boules métalliques (J.B.) et c'est le 16 janvier 1945 que les comités de Basses-Alpes, des Bouches du Rhône, du Gard, du Var et du Vaucluse ont créé « la grande Fédération « FFPJP ».
C'est finalement en 1955 qu'un fabricant de serrures de l'endroit, Frédéric Bayet, et son ami Antoine Dupuy, créèrent les premières boules en acier sous le nom "Obut". Ces deux marques restent parmis les plus connues !
La pétanque, tout d'abord cantonnée dans le sud de la France va, grâce à l'explosion du tourisme, gagner les régions du nord, puis progressivement l'Europe et tous les pays du monde.
La pétanque se distingue du "jeu provençal" par la longueur de jeu (6 à 12 m. pour l'un, 15 à 21 m. pour l'autre). A la "Lyonnaise", les joueurs doivent courir au moment de lancer leurs boules.
La Fédération
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13, rue Trigance - 13002 MARSEILLE
Fédération Francaise de Pétanque et de Jeu Provencal
Crée le 16 janvier 1945 à Marseille par les présidents et représentants des comités boulistes des Alpes de Hautes Provence, des Bouches du Rhône, du Gard, du Var et du Vaucluse.
Elle compte environ 500 000 licenciés répartis dans 7600 clubs, 106 comités départementaux et 21 ligues régionales, ce qui en fait la 4° fédaration sportive de France. Tous les ans, la FFPJP organise 12 championnat de France, 10 à pétanque et 2 au jeu provencal. Elle a également instauré trois challenges des As en triplettes: à pétanque (64 équipes), au jeu provencal (16 équipes) et pour les féminies (16 équipes).
Parmis les dernières innovations, l'informatisation et l'ouverture médiatique. Mais tout celà reste bien timide !
Technique de fabrication
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C'est en 1927, à St-Bonnet le Château que fut créée la première boule d'acier qui devait remplacer son ancêtre en buis cloutée.
L'idée en revint à Jean Blanc qui avec son ami Louis Tarchier fabriquèrent les premières boules "lyonnaises" en acier, puis celles de pétanque. Il déposa le brevet, expoité plus tard par la société JB puis rejoint ensuite par plusieurs marques dont la plus célébre est la boule Obut.
Le fabrication d'une boule d'acier creuse, d'aspect relativement banal, demande un savoir-faire, une technicité et un équipement matériel sophistiqué et coûteux.
Des morceaux (petits cylindres) appelés "lopins" sont obtenus par cisaillage dans une barre cylindrique. Chauffés à plus de 1000°, forgés sous des presses de 800 tonnes environ en "disques" puis en "coquilles" parfaitement régulières, assemblés 2 par 2 par soudure, ils donnent naissance à une boule.
Cette technique est identique pour tous les fabricants. VMS Plot (MS pétanque) ajoute à l'estampage de précision, des structures internes anti-rebond. Après l'étape primordiale de la soudure (dont va découler la solidité), l'ébauche est chauffée à 850° et refroidie lentement pour permettre l'usinage extérieure au diamètre et au poids prévu, ainsi que la réalisation éventuelle de stries ou quadrillages. La "trempe" et le "revenu" durcissent l'acier et ajustent la dureté.
Une finition par polissage, puis éventuellement un traitement anti-corrosion définissent l'aspect final et la tenue en main. La "simple" boule est en fait passée au travers de nombreuses machines spéciales, complexes et ultra-modernes et a subi de nombreux contrôles et essais.
Par exemple pour tester la qualité de la soudure, un véritable canon expédie avec une force dix fois supérieure à celle d'un bras humain, des boules sur une surface métallique très dure! Vu le nombre important de combinaison "modèle-poids-diamètre-dessin", le stockage des boules est aussi un problème important pour les différents fabricants.
Extraits du cahier des charges techniques (FFPJP) des boules de compétition: Diamètre compris entre 70,5 et 80mm. Poids compris entre 650 et 800gr. Dureté supérieure à 110kg/mm²(35HRC). Equilibrage contrôlé. Inscriptions impératives: marque, label, poids, N° identité.
Les apports éducatifs de la pétanque
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Ces apports relèvent de plusieurs domaines qui, comme tout ce qui touche à la personne humaine, sont étroitement imbriqués, quand ils ne sont pas fortement dépendants les uns des autres.
Apports moteurs:
La pétanque permet de développer les qualités d'adresse et de précision de ceux qui la pratiquent. Elle favorise également la ccordination des mouvements des divers membres et affermit les qualités d'équilibre.
Apports sensoriels:
La pétanque est excellente pour le sens du toucher et pour l'entretien de la vision. Elle permet surtout à chacun de mieux se contrôler et d'avoir une plus grande maîtrise de soi.
Apports affectifs:
La pétanque procure le plaisir de jouer avec des engins dont on domine de plus en plus l'utilisation. On s'en sent un peu les maîtres et la joie est toujours grande de gagner un point, de frapper une boule, de réussir un beau coup, ce qui aide à prendre davantage conscience de ses possibilités.
Apports sociaux:
La pétanque favorise les contacts humains en abolissant, la plupart du temps, les barrières sociales. Il n'y a plus, sur les jeux, que des partenaires et des adversaires. Le déroulement même des parties incite chacun à recourir à la discussion, à donner son avis, à s'extérioriser.
Apports intellectuels:
Les qualités intellectuelles dont la pétanque favorise le développement sont nombreuses. On peut citer, entre autres, l'attention, la concentration, le travail de la mémoire, le recours au calcul et aux projections sur les probabilités.