Les malheurs et les méfaits de la Dure |
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La Dure, malgré son asservissement, resta pendant de longues périodes une rivière "propre". Nous nous souvenons d'y avoir pris de grandes quantités d'écrevisses au niveau de l'ancienne manufacture royale. Pourtant, dans sa séance du 16 mai 1841, le Conseil Municipal eut à délibérer sur un empoisonnement de la rivière, causé par les papeteries de Brousses. L'origine supposée de cet empoisonnement fut l'emploi de "Vitriol, d'eau forte ou de Manganèse pour le blanchissement des chiffons". D'autres calamités plus importantes s'abattirent sur Montolieu et sa région avec le débordement de la Dure, et aussi de l'Alzau, avec des conséquences moins graves toutefois. Le 8 septembre 1871 (58), sur les sommets de la Montagne Noire s'abattit une trombe d'eau d'un volume exceptionnel; le centre de réception de ce cataclysme se trouvait dans la forêt de la Loubatière et sur les plateaux de Brousses et de Saint-Denis. Une crue extraordinaire des deux rivières provoqua la montée des eaux de plusieurs mètres et occasionna une inondation et des dégâts sans précédent à Montolieu, principalement par la Dure. Le moulin du Pont de l'abbé, les restes du vieux pont lui-même et plusieurs maisons du faubourg disparurent entièrement. L'établissement des Filles de la Charité, ancien collège, baignait dans plus d'un mètre d'eau et de limon; le Pont aux Juifs résista à la fureur des flots mais les deux parapets furent emportés par les eaux de plus de quatre mètres de hauteur. Deux énormes voûtes en plein cintre de la Maison de Maître de la Manufacture Royale se soulevèrent comme fétu de paille et s'effondrèrent aussitôt après. La machinerie de l'usine fut bloquée par une quantité considérable de gravats, de pierre ou de sable. La Rougeanne provoqua de gros dégâts au Petit Versailles et dans les prairies de cette vaste plaine. En amont, le pont du Gua de Saptes des chaussées et des bâtiments d'anciens foulons furent emportés. Une autre inondation importante affligea la vallée de la Dure et de la Rougeanne du 3 au 10 mars 1930. La catastrophe fut provoquée pour les mêmes raisons qu'en 1871, par une trombe d'eau qui s'abattit sur les sommets de la Montagne Noire. De nombreuses chaussées furent emportées. Au couvent l'eau et la boue atteignaient les parties basses du rez-de-chaussée. Plusieurs immeubles du faubourg furent inondés. Les autorités, Gouvernement, Conseil Général et Conseil Municipal s'employèrent à faire remettre en état les immeubles dégradés, soit par l'exécution de travaux effectués en régie sous le contrôle de la Municipalité, soit dans la forme de subventions. ----- Extrait du livre "HISTOIRE DE MONTOLIEU" de Clément Martin
Le 15 octobre 2018 une nouvelle grande crue eu lieu innondant à nouveau les maisons situées au bord des rivières. Celle-ci fut légèrement moins forte que celle de 1871 mais provoqua beaucoup de dégats dans les maisons situées près des rivières. |